MicheL-ALAIN LOUŸS

C’est avec une immense tristesse que j’ai appris, samedi 11 novembre, le décès de Didier de Faÿs survenu ce jour-même. Didier fut pour moi un ami de cœur et de passion depuis notre première rencontre liée à la photographie et à la Chine. Aujourd’hui le monde de la photographie perd un ami, un accompagnateur, un révélateur de talents.

Photographe lui-même au début de sa carrière, il avait décidé de mettre sa passion et son enthousiasme au service des autres en devenant un passeur de la photographie. À travers Photographie.com comme à travers La bourse du Talent ou plus récemment le festival ON/OFF en Arles ainsi que les Nuits de la photographie, Didier de Faÿs a œuvré inlassablement pendant plusieurs décennies pour faire une place aux photographes et donner à voir la photographie comme un outil absolument indispensable pour aborder les questions contemporaines. Ces dernières années, toujours dans l’idée de continuer à accompagner les photographes dans l’exercice d’un métier qu’il savait de plus en plus difficile, il s’était fortement intéressé aux impacts que les technologies des NFT, du métavers ou de l’Intelligence Artificielle allaient avoir sur le monde de la photographie.

En 2023, en dépit d’une santé vacillante, Didier n’a pas hésité à se lancer de toutes ses forces dans le projet ambitieux de redonner vie à la cour de l’Archevêché pendant la semaine professionnelle des Rencontres internationales de la photographie d’Arles en lançant la première édition du festival ON/OFF qui fut un grand succès. Didier était un défricheur qui n’hésitait pas à renouveler les formats des événements photographiques dans lesquels il s’impliquait afin de toucher un plus vaste public.

Quand en début d’année, Didier m’avait parlé de son projet très original d’accompagner les projections avec de la musique live produite par des musiciens présents sur scène, je lui avais fait part de mes réserves. Mais j’avais tort : tous ceux qui, l’été dernier, ont assisté dans la cour de l’Archevêché aux projections accompagnées de musiciens qui improvisaient en live face aux images ont pu constater à quel point ce format faisait naître des émotions et renforçait la force des photographies à travers une plus grande communion du public. Didier, une nouvelle fois, avait vu juste.

Pour retrouver la voix et les mots de Didier, je vous invite à lire ou relire l’interview que j’avais réalisée de lui à la fin de l’édition 2023 du ON/OFF publiée sur­­ photographie.com

Le festival ON/OFF redonne vie à la cour de l’Archevêché

J’adresse à sa compagne et à leur fille Aya mes plus sincères condoléances.

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